Depuis plus d’un an et demi, une partie des membres de notre équipe se consacre avec passion à un projet de recherche — le projet NeuroSPiN — un ambitieux projet financé par une subvention des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC). Ce sont ainsi Pascale, David, Mélissa, Évelyne, Sarah-Ève, Sophie-Anne, Hélène et Marc-Antoine qui travaillent présentement sur le projet, de même que notre collaborateur Carol Hudon de l’École de psychologie ! Plusieurs autres personnes ont contribué au projet au cours de la dernière année et demie (Jessica, Kellyane, Natália, et Marilyne ainsi que d’autres chercheurs et chercheuses impliqués dans le projet : Joël Macoir, Robert Laforce et Andréanne Sharp).

La collecte de données pour le projet a démarré à l’hiver 2023. Le projet inclut trois visites par participant, en plus d’une entrevue téléphonique. Dans ce billet, nous partageons avec vous les progrès de ce grand projet, qui nous rapproche chaque jour un peu plus de nouvelles découvertes pour soutenir un vieillissement en santé.

                                                                               Le projet

Pourquoi NeuroSPiN ? Ce nom a été choisi pour refléter deux aspects centraux du projet : « Neuro » pour les mécanismes neurologiques et « SPiN » pour Speech Perception in Noise (perception de la parole dans le bruit).

L’objectif principal de cette étude est de comprendre les mécanismes neurologiques associés aux difficultés de perception de la parole dans le bruit. Ces difficultés, bien que particulièrement fréquentes chez les personnes âgées, peuvent également affecter les jeunes adultes et ne dépendent pas uniquement de l’acuité auditive périphérique. Autrement dit, même une personne avec une audition normale, quel que soit son âge, peut éprouver des difficultés significatives de perception de la parole dans le bruit, pouvant perturber son fonctionnement quotidien.

Comme la plupart des conversations quotidiennes se déroulent dans des environnements bruyants (par exemple, dans un restaurant ou à la maison, avec le bruit de fond d’un lave-vaisselle, de la radio ou des jappements de Fido), le risque de rencontrer des difficultés de perception de la parole dans le bruit est omniprésent. Ces difficultés peuvent entraîner des répercussions importantes sur l’estime de soi, la participation sociale, le bien-être et la qualité de vie.

Les difficultés de perception de la parole dans le bruit touchent non seulement les personnes âgées en bonne santé, mais aussi celles présentant une perte auditive ou des troubles cognitifs, amplifiant encore davantage les effets sur le fonctionnement quotidien. C’est pourquoi nous recrutons des personnes présentant divers profils d’habiletés auditives et cognitives. Par exemple, une personne portant des prothèses auditives peut participer à l’étude, pourvu que sa perte auditive soit liée à l’âge. De même, une personne rencontrant des difficultés de mémoire ou suspectant un déclin de ses capacités cognitives peut également être incluse dans l’étude.

Plus précisément, nous recherchons 160 personnes ayant les caractéristiques de base suivantes :

  • Être âgé de 30 ans et plus ;
  • Être droitier ;
  • Avoir le français québécois comme langue principale

Lorsqu’une personne manifeste son intérêt pour participer à l’étude, une entrevue téléphonique d’environ 20 à 30 minutes est réalisée par un membre de l’équipe (David ou Évelyne) pour évaluer son admissibilité. Durant cette entrevue, nous vérifions que la personne répond aux critères d’éligibilité de l’étude et qu’elle ne présente aucune contre-indication pour la séance d’imagerie cérébrale par résonance magnétique, prévue lors de la troisième visite de l’étude.

À l’issue de l’entrevue téléphonique, le formulaire d’entrevue est analysé par Pascale et souvent Mélissa afin de déterminer si la personne est admissible. En fonction des critères de sélection, chaque personne peut être considérée comme éligible ou non éligible. Cependant, ce statut peut être réévalué après l’évaluation neuropsychologique réalisée lors de la première visite.

Les trois visites, qui se déroulent toutes au centre de recherche CERVO, sont les suivantes :

  • Visite 1 : Évaluation neuropsychologique, comprenant entre autres des tests de mémoire et de fluence verbale (environ 3 heures).
  • Visite 2 : Évaluation de la communication (audition, perception de la parole dans le silence et dans le bruit, certaines fonctions langagières), séance d’électroencéphalographie (EEG), et un test d’attention (environ 3 heures).
  • Visite 3 : Imagerie cérébrale par résonance magnétique (environ 1 heure 30).

                                                 Progression de la participation et recrutement

                                                                        Visite 1

À ce jour, 187 personnes (107 femmes et 80 hommes) ont été évaluées lors de la première visite de l’étude par Mélissa ou Sarah-Ève. Parmi celles-ci, 115 sont passées à la seconde étape, la visite 2. Cependant, 69 participants n’ont pas pu poursuivre l’étude après la visite 1, soit en raison d’un abandon, soit parce que leur profil cognitif ne correspondait pas à l’un des profils recherchés.

                                                                        Visite 2

Les participants ayant complété la deuxième visite de l’étude sont au nombre de 105 (62 femmes et 43 hommes). Cette étape ne comporte généralement pas de risque d’exclusion en fonction des résultats des participants. C’est David qui est responsable de l’administration de cette visite. Cependant, des découvertes inattendues ont empêché certaines personnes de poursuivre vers la troisième phase de l’étude. Par exemple, les évaluations audiologiques de deux participants ont révélé une asymétrie auditive importante, c’est-à-dire une perte auditive nettement plus marquée dans une oreille que dans l’autre, rendant certains tests trop difficiles, voire impossibles à réaliser.    

                                                                        Visite 3

La troisième visite est une séance IRM au centre de recherche CERVO  effectuée par Pascale. Ce sont 89 personnes (54 femmes et 35 hommes) qui ont maintenant complété les trois visites de l’étude!  À noter que deux participants arrivés à l’étape de la visite 3 n’ont pas pu la finaliser, et donc n’ont pas complété l’étude dans son intégralité.

Figure 1. Progression de la participation par visite (octobre 2024)

En somme, nous avons déjà accompli près de 55 % du travail monumental de collecte de données pour cette étude passionnante ! Nos efforts de recrutement et de mobilisation se poursuivent afin d’accueillir les participants et de réaliser les trois séances de test prévues.

Figure 2. Déroulement du recrutement et de la passation des tests

Nous souhaitons remercier chaleureusement toutes les personnes qui ont manifesté un intérêt pour notre recherche et celles qui y contribuent activement par leur participation. Grâce à vous, nous avançons vers des découvertes qui, nous l’espérons, auront un impact durable sur la qualité de vie et la santé cognitive. Restons connectés pour la suite de cette aventure !

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