Nous sommes très fiers et heureux d’annoncer l’obtention d’une nouvelle subvention du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada.

Avec cette nouvelle subvention, le laboratoire est maintenant financé pour la première fois simultanément par les trois organismes fédéraux de financement de la recherche, lesquels encouragent et appuient la recherche, la formation en recherche, le transfert de connaissances et l’innovation au Canada : le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG), Institut de la recherche en santé du Canada (IRSC), et Conseil de recherches en sciences humaines du Canada(CRSH), reflet de la nature interdisciplinaire de nos travaux!

Cette nouvelle subvention, d’une durée de 5 ans, s’inscrit dans l’étude du vieillissement neurocognitif et des facteurs liés au mode de vie ayant un effet potentiellement protecteur sur la communication et la cognition. Comme de nombreux pays, le Canada a une population qui vieillit à un rythme accéléré. Ce phénomène démographique s’est accompagné de changements majeurs sur les plans de la main-d’œuvre, de l’économie et de la gestion des soins de santé. L’incidence des maladies liées à l’âge, y compris le déclin cognitif, a également augmenté de façon spectaculaire. Notre projet nouvellement subventionné, à la croisée de plusieurs domaines (phonétique, psycholinguistique, gérontologie, psychologie cognitive, éducation musicale, et orthophonie), combine de multiples perspectives pour apporter un éclairage nouveau sur les impacts du chant sur le vieillissement de la communication et la cognition humaine. Le chant est une activité qui pourrait avoir un impact important sur la cognition et la communication, étant donné sa popularité et son universalité, ainsi que ses liens étroits avec la parole, l’audition et le langage. Toutefois, les évidences scientifiques selon lesquelles les activités musicales pourraient avoir des effets bénéfiques sur la cognition et la communication sont encore limitées. Même si plusieurs bienfaits ont été démontrés, ces résultats doivent être reproduits afin d’en établir la fiabilité.

De façon plus spécifique, le projet financé vise à examiner la production du langage chez des personnes âgées qui chantent et chez des non-chanteurs. La subvention nous permettra d’analyser un corpus de 153 adultes sains âgés de 20 à 98 ans racontant des histoires personnelles neutres et émotionnelles. Nous avons recueilli ces données il y a quelques années, dans le cadre de notre premier grand projet de recherche sur les effets positifs de la musique. Les analyses linguistiques sont très chronophages (elles demandent un énorme investissement en temps), ce travail minutieux n’avait pas pu être effectué précédemment. Dans le cadre du projet, nous effectuerons des analyses de ce corpus sur le plan de la voix, de l’articulation, du vocabulaire, et de l’organisation du discours, en contexte neutre et émotionnel (positif et négatif) afin de déterminer comment le contexte émotionnel affecte l’expression du langage chez l’adulte de différent âge qui chante et qui ne chante pas. De plus, nous recueillerons de nouvelles données de personnes qui évalueront des segments de ces enregistrements pour en juger l’âge, l’agréabilité, et plusieurs autres dimensions psychosociales qui nous permettront de comprendre comment les discours des personnes aînées sont perçus et les biais inconscients qui y sont associés.

Le projet sera porté par une équipe interdisciplinaire de chercheuses de l’Université Laval. La directrice du laboratoire, Pascale, est la chercheuse principale et la responsable scientifique du projet.  Les co-chercheuses sont Laura Monetta, spécialiste du langage et professeure en réadaptation (orthophonie), Isabelle Blanchette, spécialiste du traitement des émotions, et professeure à l’École de psychologie, Valerie Peters, spécialiste de l’éducation musicale et professeurs à la faculté de musique, et Johanna-Pascale Roy, phonéticienne et professeure au département de Langues, linguistiques et traduction. À ces chercheuses s’ajouteront des étudiants et stagiaires.

Les connaissances générées par le projet contribueront au développement de théories sur la communication interpersonnelle tout au long de la vie ainsi qu’à l’élaboration de lignes directrices visant à promouvoir la santé cognitive dans le vieillissement.

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