Connaissez-vous l’expression « from bedside to bench and back [du chevet à la table de travail au chevet] » ? Elle fait référence à l’influence de la pratique clinique, c.-à-d. le travail des professionnels de la santé auprès de leurs patients, sur la recherche, et l’inverse.

Au centre de cette relation se trouvent des hommes et des femmes cliniciens-chercheurs : médecins, orthophonistes, audiologistes, psychologues, ergothérapeutes et bien d’autres.

Bien que la formation actuelle des étudiants et étudiantes en science de la santé permette l’intégration de concepts scientifiques et une certaine exposition au monde de la recherche, certains futurs professionnels de la santé décident d’aller plus loin et d’obtenir un diplôme complémentaire en recherche, c’est-à-dire une maîtrise ou un doctorat. Grâce à leur double formation, ces cliniciens-chercheurs participent activement à la recherche et jouent ainsi un rôle déterminant dans l’amélioration des pratiques cliniques au service des patients [1]. C’est le cas d’Elisabeth Maillard, étudiante dans notre labo. Celle-ci a décidé de venir de Suisse pour entreprendre une formation en recherche avant de débuter sa résidence de médecine en psychiatrie.

Elisabeth explique que « la situation en milieu clinique est telle aujourd’hui que toutes nos pratiques sont issues de la recherche; les médicaments utilisés et les algorithmes de prise en charge sont tirés de revues systématiques et de méta-analyses ».  De plus, elle ajoute que les médecins sont constamment confrontés à des questionnements sur l’utilisation de nouvelles thérapies ou sur l’état des connaissances à propos de maladies rencontrées. N’oublions pas que la médecine est en constante évolution, et qu’elle profite d’innovations technologiques et techniques.

Avoir une formation en recherche permet ainsi au clinicien ou à la clinicienne: 

1)  d’apporter un regard critique sur sa pratique, grâce à un accès éclairé à la littérature scientifique. En effet, une formation en recherche permet d’apprendre à évaluer objectivement les articles et données scientifiques, que ce soit sur leur qualité méthodologique ou sur l’impact de leurs résultats. 

2) d’être acteur de changement. Une formation en recherche outille le clinicien ou la clinicienne à la réalisation de revues systématiques ou de méta-analyses, lui permettant ainsi d’évaluer la pertinence de nouvelles thérapies ou processus cliniques. Il ou elle peut aussi réaliser son propre projet de recherche, que ce soit, par exemple, pour l’utilisation ou le développement de nouveaux traitements, ou des projets fondamentaux, visant à éclaircir la compréhension de maladies.

Bravo à Elisabeth pour son parcours dans notre labo ! D’ici la fin de l’année (on croise les doigts), elle pourra atteindre l’étape ultime de la méthode scientifique, c.-à-d. publier ses résultats de projet de recherche dans un journal scientifique. Elle travaille à une revue systématique et une méta-analyse sur S’il ne suffit pas d’avoir un diplôme en recherche pour devenir clinicien-chercheur, ce diplôme ne manquera pas d’enrichir la futur pratique clinique d’Elisabeth.

[1] : http://www.ipubli.inserm.fr/bitstream/handle/10608/9800/MS_2018_05_464.html?sequence=19&isAllowed=y

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