Clichés sur le vif lors des tests EEG
Apprendre à utiliser de nouveaux équipements est toujours excitant ! Ces jours-ci, plusieurs membres de l’équipe —Pascale, Marilyne, Alexandre, Sabrina et Camille— un peu comme des gamins qui viennent de recevoir un nouveau jouet, apprennent à utiliser notre nouveau système d’électroencéphalographie (EEG).
Dans l’image ci-dessus, on peut voir Camille qui s’est portée volontaire pour porter le casque EEG.
Les premiers pas avec le nouveau système impliquent une foule de tâches ! Après avoir reçu des formations théorique et pratique données par le fournisseur du système EEG et s’être assurés que les nouveaux équipements étaient fonctionnels, nous avons dû réorganiser le laboratoire. Comme la collecte de données EEG se déroulera dans notre salle insonorisée, où se déroulent également les séances de stimulation magnétique transcrânienne (TMS) et les tests comportementaux (langage, parole, audition et cognition), divers appareils s’y trouvent et l’espace devait être optimisé. Nous avons donc passé plusieurs heures à réorganiser l’espace et à étiqueter notre nouveau matériel (au grand bonheur de Pascale !). Comme l’EEG et la TMS se trouvent dans la même pièce, nous serons en mesure de combiner l’utilisation de ces deux techniques. D’ailleurs, c’est ce que nous ferons dans un projet de recherche qui devrait débuter ce printemps. Ce projet visera à mieux comprendre l’ampleur, la nature et la durée des effets de la stimulation non invasive sur l’activité cérébrale, lorsque des régions du cerveau jouant un rôle dans la perception de la parole sont stimulées.
Mais avant de débuter ce projet, il nous reste encore du travail à effectuer. Cette semaine, nous élaborons des protocoles pour l’utilisation et l’entretien du système EEG. Ces protocoles permettront aux membres du labo qui ne sont pas encore initiés à l’EEG d’apprendre à utiliser les équipements de manière adéquate. Ils contribueront aussi à éviter les oublis ou les erreurs lors de la collecte de données, même pour les personnes expérimentées, et à s’assurer de l’uniformité des procédures au sein de l’équipe. Un protocole pour l’entretien permettra de maximiser la durabilité du matériel. Par exemple, après les séances d’EEG, le casque et les électrodes doivent être nettoyés avec précaution et suivant des étapes précises afin de ne pas les endommager.
Outre l’élaboration des protocoles, nous travaillons aussi à relier le système EEG aux autres systèmes que nous utilisons. Par exemple, dans l’expérience que nous préparons, les personnes participantes entendront des sons et devront déterminer si ceux-ci sont identiques ou différents en appuyant sur un bouton. L’activité électrique du cerveau sera enregistrée pendant la tâche avec l’EEG. Cette expérimentation requiert un ordinateur pour faire fonctionner la tâche expérimentale et un ordinateur pour enregistrer les données EEG. Nous avons également besoin d’écouteurs spéciaux intra-auriculaires (qui s’insèrent dans les oreilles) qui ne nuisent pas à la collecte des données EEG, comme le ferait un casque d’écoute. Un boîtier de réponse doit aussi être utilisé pour enregistrer les réponses du participant ou de la participante. Ces différents appareils doivent tous être reliés et fonctionner de façon coordonnée. Ceci nous permet par exemple d’indiquer en temps réel sur le signal EEG les moments précis auxquels les sons ont été envoyés dans les écouteurs, ou auxquels le participant ou la participante a appuyé sur un bouton, ce qui est essentiel pour analyser le signal EEG enregistré. Toute l’organisation de ces systèmes nécessite d’effectuer de la programmation et de connecter toutes sortes d’appareils.
Au cours des prochaines semaines, les membres du labo devront aussi s’exercer à installer le casque EEG et à appliquer le gel conducteur au niveau des électrodes du casque à l’aide d’une seringue. L’application de gel est nécessaire pour diminuer l’impédance (voir l’encadré ici-bas) et ainsi pouvoir bien capter l’activité électrique générée par les neurones.
Dans l’image où Camille porte le casque EEG, avez-vous remarqué les lumières vertes et rouges sur le dessus du casque ? Elles sont rouges lorsqu’aucun gel n’a été appliqué et que l’impédance est très élevée. Une fois que le gel a été appliqué et que l’impédance a diminué, elles deviennent vertes. C’est alors que la collecte de données EEG peut commencer ! Un peu de pratique est nécessaire pour appliquer la bonne quantité de gel et réduire le temps d’installation du casque au minimum. Lorsque le temps d’installation est court, il est possible de consacrer plus de temps à la réalisation des tests expérimentaux avec un participant ou une participante durant une séance. C’est aussi plus agréable pour les participants et participantes !
Une fois que nous aurons effectué plusieurs tests EEG et que nous nous serons familiarisés avec le système, nous débuterons la collecte de données. Dans quelques mois, nous commencerons à combiner la TMS et l’EEG, ce qui est l’objectif de ce projet, qui est au cœur de la subvention de recherche obtenue par Pascale, la directrice du labo, pour acheter cet équipement ! D’autres nouvelles suivront au cours des prochains mois, au fur et à mesure que le projet se déploiera !
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