Bonne nouvelle : après des mois de travail, Valérie a soumis son article scientifique ! Comme expliqué dans une publication précédente, l’écriture d’un article scientifique est une véritable montagne de travail.

Cela fait effectivement plusieurs mois que Valérie, en collaboration avec Pascale Tremblay, directrice de notre labo, écrit et réécrit sur son manuscrit. Présenter des résultats complexes de manière simple et efficace est une tâche ardue! L’autre défi? Tenter de connaître et de comprendre tout ce qui s’est écrit sur un sujet, et intégrer ses résultats à une mer de données existantes

 pour contribuer à la compréhension d’un phénomène précis tout en l’inscrivant dans un contexte global.

Envoyé au journal Brain & Language, cet article s’intitule « Améliorer la perception de la parole dans le bruit chez des adultes jeunes et âgés à l’aide de la stimulation magnétique transcrânienne (TMS) » (traduction de l’anglais : Improving speech perception in noise in young and older adults using transcranial magnetic stimulation). Cet article est le résultat du projet de maîtrise de Valérie, et communique des résultats forts prometteurs!

Pourquoi cet intérêt pour la parole dans le bruit ? Nous vivons dans un environnement bruyant dans lequel cohabitent de nombreux sons, des murmures aux chansons à la radio en passant par le vacarme urbain et même celui de la maison (p. ex. le bruit du lave-vaisselle ou celui de la sécheuse). Malgré tout ce brouhaha, le cerveau humain arrive pourtant à filtrer les bruits pour se concentrer sur la parole. Chez les adultes, toutefois, cette capacité diminue rapidement avec l’âge, sans que nous en comprenions complètement les causes. L’impact négatif de ce déclin peut être catastrophique et entraîner un évitement des situations sociales et l’isolement. Même si on l’oublie parfois, la communication est au cœur de nos vies !

La stimulation du cerveau est l’un des mécanismes de plasticité cérébrale que nous étudions au labo, et les résultats de cette étude sont des plus intéressants ! En effet, l’étude, effectuée auprès de 34 adultes en santé, âgés de 32 à 79 ans, montre – pour la première fois – que la TMS peut améliorer la performance de personnes à une tâche de perception de la parole dans le bruit ! Ces résultats ont été obtenus en stimulant deux régions du cerveau liées au traitement de la parole, le cortex prémoteur (PMv) et le sulcus temporal supérieur (pSTS). L’amélioration de la performance n’était pas liée à l’âge des participants et participantes, mais plutôt à leur performance de base, avant la TMS. Ainsi, les personnes qui avaient plus de difficulté à percevoir la parole dans le bruit sont celles qui ont obtenu une amélioration plus importante!

Ces résultats auront des conséquences importantes pour la suite des projets de notre labo. Nous chercherons d’abord à répliquer ces résultats et à approfondir notre compréhension des mécanismes neurobiologiques derrière la plasticité cérébrale à travers de nouvelles études. La directrice du labo, Pascale Tremblay, vient d’ailleurs tout juste de déposer une proposition de projet aux instituts de recherche en santé du Canada pour étudier la perception de la parole dans le bruit chez des personnes ayant ou non des troubles cognitifs ou auditifs. Ultimement, nous espérons que nos travaux contribueront au développement d’interventions thérapeutiques basées sur des évidences scientifiques pour réduire les troubles de la parole chez différentes populations. Tout cela n’est évidemment pas pour demain, mais dans PLUSIEURS années !

Valérie poursuivra d’ailleurs ses travaux au sein de notre labo sous forme d’un doctorat ! Pour l’heure, Valérie continue l’ascension de sa montagne : elle devra attendre la décision du journal concernant sa soumission, et apporter les modifications demandées par les évaluateurs sur son article. C’est décidément un travail de longue haleine !

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