Félicitations à Valérie et Pascale, respectivement étudiante et directrice du laboratoire, pour leur article scientifique venant d’être accepté pour publication ! Cet article constituera le premier chapitre de la thèse de doctorat de Valérie.

L’objectif global de cette étude était d’étudier le potentiel de la stimulation magnétique transcrânienne (TMS) pour améliorer la capacité à percevoir la parole dans le bruit chez des adultes jeunes et aînés.

Dans une première expérimentation, l’équipe a d’abord développé et testé une tâche de discrimination de la parole dans le bruit. Cette tâche a été testée auprès de 22 volontaires âgés de 20 à 85 ans. Les volontaires devaient indiquer si des paires de syllabes (p. ex. niz — miz) entendues sur un bruit de fond étaient identiques ou non, en appuyant sur un bouton. Le bruit de fond, construit à l’aide de plusieurs personnes parlant en même temps (créant un bruit similaire à ce qu’on entend lorsqu’on est au restaurant), variait en intensité durant le test. Les résultats de cette première expérimentation ont indiqué que les personnes aînées avaient plus de difficulté à percevoir la parole dans le bruit que les jeunes adultes, et que cette difficulté était accentuée lorsque le bruit de fond était plus fort. Ainsi, les personnes âgées pourraient avoir plus de difficulté à comprendre leur interlocuteur dans un lieu public, surtout si ce lieu est bondé et que le bruit ambiant est élevé.

Dans une deuxième expérimentation, un deuxième groupe de volontaires (34 personnes âgées de 32 à 79 ans) a effectué le test de discrimination de la parole dans le bruit après que des régions de leur cerveau impliquées dans le traitement de la parole aient été stimulées au moyen de la TMS. Les deux régions ayant été stimulées sont indiquées sur la figure 1.

Figure 1. Régions du cerveau stimulées au moyen de la TMS.

Le test de discrimination était réalisé après chaque séance de stimulation. Les résultats ont indiqué que la stimulation appliquée aux deux régions permettait d’améliorer la perception de la parole dans le bruit, indépendamment de l’âge. Toutefois, la stimulation appliquée au niveau du cortex prémoteur ventral gauche améliorait davantage la performance des participants et participantes à l’étude que la stimulation appliquée à la portion postérieure du sulcus temporal supérieur gauche. De plus, les personnes qui ont le plus bénéficié de la stimulation sont celles qui, au départ, avaient une moins bonne performance au test.

Les résultats de cette étude suggèrent que la difficulté à percevoir la parole dans le bruit peut être réduite en augmentant l’activité dans le réseau cérébral associé au traitement de la parole. Ces résultats sont importants pour le développement d’interventions thérapeutiques visant à améliorer la parole à l’aide de la TMS ! Enfin, les résultats suggèrent que le cortex prémoteur ventral gauche pourrait être une meilleure cible pour réduire ou prévenir un déclin dans la perception de la parole.

Pour la suite de son doctorat, Valérie a déjà entamé une nouvelle étude, qui vise à approfondir davantage les connaissances des mécanismes impliqués dans la perception de la parole par l’utilisation de la TMS ! À suivre !

Lien vers l’article complet : Brisson, V. & Tremblay, P. (2021). Improving speech perception in noise in young and older adults using transcranial magnetic stimulation. Brain & Language, 222, 105009.

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