Photo d’une assistante du laboratoire en train d’enregistrer un participant effectuer la tâche de diado orale dans notre salle insonorisée.

« Pa-ta-ka, pa-ta-ka, pa-ta-ka », entendons-nous en provenance du laboratoire. Serait-ce un son de moteur? Il s’agit plutôt d’un participant en pleine tâche de diadococinésie orale (ou « diado » ou « DDK » en anglais)!

La diado orale mesure notre capacité à réaliser différents sons du langage en alternance. Prononcer rapidement ces sons demande un véritable effort de planification à la fois au niveau langagier (phonologique), pour la sélection des sons à produire, et au niveau moteur, pour planifier la vitesse et la force de ces mouvements, notamment.

Or, les données scientifiques montrent que la production du langage subit des changements importants lors du vieillissement normal, ce qui rend plus difficile la communication et peut affecter négativement la participation sociale chez les aînés. C’est ce à quoi s’est intéressée une équipe de chercheurs de la Faculté de médecine de l’Université Laval menée par Pascale Tremblay, directrice du laboratoire et chercheuse au Centre de recherche CERVO Brain research Centre, deux étudiantes du labo, Julie Poulin et Catherine Denis, et Vincent Martel-Sauvageau, chercheur au CIRRIS.

Pour la réalisation de l’étude, 85 participants (âgés entre 20 et 93 ans) ont visité notre laboratoire pour être enregistrés durant une tâche de diado durant laquelle ils devaient produire des séquences de syllabes simples (e.g. « pa ») ou complexes (e.g. « pra ») à voix haute, aussi rapidement que possible. Leur performance était mesurée en termes de vitesse articulatoire (nombre de syllabes articulées par seconde), de stabilité (capacité è maintenir un rythme régulier) et de justesse (pourcentage d’erreur).

Nos résultats montrent que la vitesse, la stabilité et la justesse des réponse déclinent de façon significative avec l’âge surtout pour les syllabes complexes. Ces résultats représenteraient, selon nous, des perturbations au niveau de la planification phonologique et motrice du langage. D’autres études seront nécessaires pour identifier les mécanismes neurologiques impliqués dans ces déclins et découvrir si différentes activités (comme le chant) pourraient permettre de réduire l’impact de l’âge sur la production de la parole.


Cette étude est maintenant en cours d’évaluation dans une revue scientifique!

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