Deuxième semaine d’isolement social, deuxième semaine de travail à distance ! Comme beaucoup de gens, les membres de notre laboratoire ont dû modifier leurs habitudes et méthodes de travail afin de poursuivre leurs tâches malgré cette crise.

Cette situation, qui sort complètement de l’ordinaire, met de l’avant les compétences transversales des acteurs de la recherche, et surtout leur utilisation quotidienne de la technologie. Quand notre domicile devient notre lieu de travail, ce sont les compétences numériques qui fleurissent ! C’est que nous avons déjà de la pratique :

1) l’accès centralisé aux données du laboratoire est déjà possible à distance, nous permettant d’y accéder jour et nuit,

2) un protocole de copies des données a été automatisé pour sécuriser ces données et nous assurer qu’elles ne peuvent être effacées,

3) notre labo utilise en outre déjà un logiciel de gestion de projets collaboratifs en ligne (ASANA) pour organiser et coordonner toutes les tâches de ses membres,

4) et toute une série de calendriers numériques pour planifier le travail.

Ces méthodes modernes nous permettent une grande flexibilité ! De plus, un logiciel sera testé la semaine prochaine pour éviter les quelques sauts au labo encore nécessaires ponctuellement. Confinement complet !

Durant la maîtrise et le doctorat, les étudiants et étudiantes sont appelés à développer une grande autonomie dans la gestion de leur projet de recherche; ils doivent apprendre à établir des échéanciers, à prioriser les tâches en respectant ces échéanciers, à coordonner les étapes de leur projet, à co-superviser des étudiants et étudiantes de premier cycle, à travailler en équipe, souvent avec des collaborateurs et collaboratrices de partout à travers le monde, à résoudre des problèmes de méthodes et d’analyses, et à prendre des initiatives. Comme nous l’avions illustré dans une publication récente, ceci les prépare à l’exigeant métier de chercheur/chercheuse, lequel est vastement multitâche et il ne s’arrête jamais : en effet, les équipes de recherche ne respectent pas les « heures de bureau », et doivent pouvoir travailler de partout, en avion, en train, via un ordinateur, une tablette ou sur un cellulaire ! Ces compétences se développent au quotidien, que ce soit au labo ou en télétravail.

Mais ces compétences acquises durant ces cycles universitaires sont aussi nécessaires pour préparer les futurs diplômés à d’autres milieux professionnels : ministères et organismes gouvernementaux, centres de santé publics et privés, ordres professionnels, industries pharmaceutiques et biomédicales, etc. Les étudiants et étudiants ont d’ailleurs la chance de personnaliser leurs apprentissages selon leurs objectifs de carrière en choisissant certains cours universitaires et formations, en prenant des responsabilités supplémentaires, p. ex. la participation à des comités universitaires ou à des organisations étudiantes, la co-supervision de stagiaires, des contributions à l’enseignement universitaire, et en orientant leur projet de manière à développer certaines compétences.

Si nous sommes chanceux de pouvoir continuer à fonctionner malgré la crise, nous sommes conscients que ce sont nos outils modernes qui nous ont permis de réagir rapidement et de travailler de façon efficace, même à distance ! Nous savons aussi que tous les emplois ne permettent pas cette flexibilité. Nos pensées sont avec tous les Québécois et Québécoises, et plus largement, tous les citoyens et citoyennes de la terre ayant perdu temporairement leur emploi. Ne lâchez pas ! Pour le bien-être collectif, merci de respecter les consignes d’isolement de vos gouvernements et d’écouter les conseils des scientifiques.

Pour plus d’info :

https://ici.radio-canada.ca/tele/decouverte/site/episodes/458131/covid-19-decouverte 

https://www.quebecscience.qc.ca/etiquette/coronavirus/ 

https://www.ledevoir.com/motcle/coronavirus-covid-19

http://www.scientifique-en-chef.gouv.qc.ca/dossiers/chercheurs-et-sphere-publique/detecteur-de-rumeurs/

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