Avez-vous déjà regardé à plusieurs reprises un objet parce que vous aviez cru y voir quelque chose qui n’y était pas? En cette soirée d’Halloween, les ombres des citrouilles décorées, les  fantômes dans les arbres et autres décors hantés donnent un air lugubre aux quartiers résidentiels. Puis, en regardant une boîte aux lettres ou un arbre dans la noirceur, vous sursautez en croyant y voir un visage! 

Pas d’inquiétude à avoir; il s’agit d’un phénomène vécu par la grande majorité des gens au moins une fois dans leur vie. C’est d’ailleurs ce phénomène, la « paréidolie », qui est derrière l’observation d’un visage sur la lune, ou de Jésus sur une chips! Aucun objet artificiel ou élément naturel n’est à l’abri de cette illusion optique.

À qui la faute? À notre cerveau! Il faut savoir que la perception que nous nous faisons du monde extérieur n’est pas la réalité – hallucinations ou pas. Voyons le sens de la vue. La lumière traverse notre œil pour y atteindre la rétine. Les récepteurs sensoriels de la rétine – les cônes et bâtonnets – transforment les stimuli lumineux en électricité. Ces stimuli devenus électriques voyagent par le nerf optique vers les régions du cerveau dédiées au traitement de la vue : le cortex visuel. Le résultat des analyses et la synthèse des informations visuelles n’est déjà plus collé à la réalité : voyez-vous votre nez, ou vos paupières lorsque vous clignez des yeux? Seulement si vous concentrez, mais sinon, le cerveau fait rapidement abstraction de ces éléments perturbateurs et de nombreux autres!

Revenons à la paréidolie. Vos yeux n’ont vu qu’une boîte aux lettres ou un arbre, mais votre cerveau est entraîné à reconnaître des visages – compétence sociale des plus importantes. Il cherche des patrons, des similarités avec des éléments qui font partie normalement d’un visage, p.ex. la symétrie de deux yeux. La sensation visuelle, ce que nos yeux voient, serait ainsi grandement influencée par notre expérience, ce qui modifierait notre perception. Lorsqu’un élément est reconnu, une réponse se déclenche dans la région de notre cerveau qui reconnaît les visages : la région s’active, et la vision du visage devient « réelle », de sorte qu’il est difficile d’arrêter de voir le visage sur l’objet par la suite.

Qui s’est déjà levé en pleine nuit pour déplacer un vêtement sur une chaise parce que les ombres sur ses plis formaient un visage? Je ne peux pas être la seule! 

À lire aussi :

,